Il est temps d’en finir de ce capitalisme de plus en plus véreux
Après Macron qui veut gouverner tout seul, après les députés et ministres français, actionnaires des plus grands groupes industriels, de la magouille aussi chez les plus hauts responsables de l’Union Européenne.
Depuis décembre 2020, l’époux de la Présidente de l’UE Ursula Von Der Leyen, le docteur en médecine Heiko Von Der Leyen, est directeur médical de la société de biotechnologie américaine Orgenesis spécialisée dans les thérapies cellulaires et géniques. Orgenesis Inc. est une entreprise mondiale de biotechnologie pionnière, engagée à accélérer la commercialisation et à transformer la fourniture de thérapies cellulaires et géniques tout en « réduisant » les coûts. Orgenesis dispose d’une plate-forme de vaccins cellulaires ciblant le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2), et le virus qui cause le COVID-19.
En janvier 2022, une enquête menée par un organisme de surveillance de l’UE sur les SMS envoyés par la présidente de l’Union Européenne Ursula Von Der Leyen à Albert Bourla PDG de Pfizer, a conclu que l’instance exécutive de l’Union Européenne était coupable de « mauvaise administration ». La médiatrice européenne, Emily O’Reilly, a fortement critiqué les assistants de Von Der Leyen pour ne pas avoir répondu aux demandes de publication des messages envoyés lors des négociations sur les achats de vaccins. S’exprimant au sujet de cette enquête, Sophie in ‘t Veld, eurodéputée néerlandaise, a déclaré que la Commission était devenue très opaque sur ses décisions sous la direction de Von Der Leyen et a appelé le Parlement Européen à lui demander des comptes. Selon The Guardian, Pfizer a signé plusieurs contrats avec la Commission européenne pour son vaccin. Le plus récent a réservé 1,8 milliard de doses supplémentaires, à un prix plus élevé que précédemment fixé, à livrer entre fin 2021 et 2023 aux 27 États membres de l’UE. La Commission a été critiquée pour les prix élevés négociés pour les vaccins à ARNm Covid, une analyse estime que l’UE a payé 31 milliards d’euros de plus que le coût de production. Le médiateur européen a qualifié l’affaire dans un communiqué de presse du 14 juillet 2022 de « signal d’alarme » pour l’Union Européenne, face au refus de la Commission de réponse à ses demandes. En février, le New York Times saisit la justice afin de contraindre la Commission Européenne à publier les messages échangés entre sa présidente, Ursula Von Der Leyen, et le patron des laboratoires Pfizer, Albert Bourla.
En novembre 2022, l’eurodéputée italienne Francesca Donato dénonce un récent financement de 320 millions d’euros dont a bénéficié Orgenesis, ( pour rappel, le directeur n’est autre qu’Heiko Von Der Leyen le « mari de l’autre ») de la part de la Commission européenne. Au moins 4 filiales du laboratoire Orgenesis ont ouvert dans des pays membres de l’Union européenne et ont reçu chacune des millions d’euros de financement. Ainsi la licence de constitution d’Orgenesis Italy, la filiale italienne créée à Udine le 14 janvier 2022, était inactive entre le 14 janvier et le 14 octobre 2022 et ne pouvait pas facturer ; pourtant, malgré son inactivité, « la société a pu prendre part à l’appel d’offres » et a été sélectionnée…
Donc en mai 2022, l’Union européenne a conclu un accord avec Pfizer sur un volume de 1,8 milliard de doses supplémentaires. Au total, l’UE a « sécurisé » 4,2 milliards de doses de vaccin contre le Covid depuis le début de la crise, soit environ 10 doses pour chaque Européen, du nourrisson au vieillard en fin de vie…
Ainsi, ce chiffre de 4,2 milliards se décompose comme suit : 460 millions de doses sécurisées auprès de Moderna, 400 millions chez AstraZeneca, 400 millions chez Janssen, 200 millions (dont une option sur 100 millions) chez Novavax. Il faut y ajouter également des commandes de 300 millions de doses auprès de Sanofi, toujours en cours d’approbation par l’Agence européenne du médicament (EMA), ainsi que 60 millions de doses chez Valneva, qui attend également l’approbation de l’EMA.
A ces commandes s’ajoutent celles formulées auprès de Pfizer, qui demeure le plus gros pourvoyeur de vaccins auprès de l’Europe, avec un total qui atteint aujourd’hui 2,4 milliards de doses sécurisées Ce chiffre de 2,4 milliards se décompose en trois commandes successives, nous rappelle la Commission européenne : deux commandes de 300 millions de doses chacune, en décembre 2020 et janvier 2021, auxquelles s’ajoute une dernière commande, celle de mai dernier, de1,8 milliard de doses.
Comme toutes commandes publiques, le processus d’achat est encadré et l’ensemble des échanges doivent être transparents, ce qui est parfaitement normal, il s’agit de l’argent des impôts des citoyens européens et les sommes en jeu sont considérables: 71 milliards d’euros.
Ceci étant, qu’attendent les députés de gauche élus au parlement Européen, à l’instar du New York Times, pour saisir la justice afin que la présidente de l’Union Européenne soit contrainte de publier les messages qu’elle a échangé avec le patron de Pfizer ???. Ce serait la moindre des choses…
Michel Ducasse