Si aujourd’hui

Les premiers départs en vacances en 1936 à la gare Montparnasse à Paris / Archives AFP

Si aujourd’hui, en ces périodes estivales, vous pouvez aller poser vos fesses sur le sable, c’est parce que d’autres ont bougé les leurs il y a 88 ans.

N’oublions pas que les congés payés gagnés de haute lutte en 1936 sont une innovation sociale majeure. Cette législation est liée à la lutte des travailleurs.

Le 3 mai 1936, le Front Populaire gagne les élections et provoque du fait de sa victoire, un élan de revendications chez les travailleurs. Le mouvement représente plus de 12000 grèves, dont 8000 avec occupation d’usines, pour un total d’environ 2,5 millions de grévistes.

La France est paralysée et le patronat est dans l’obligation d’ouvrir les négociations.

Dans la nuit du 7 au 8 juin 1936, à l’hôtel de Matignon à Paris, sont officiellement signés les accords entre le Président du Conseil Léon BLUM, la Confédération générale de la production française (aujourd’hui MÉDEF) et la CGT.

Ah ! Ces grévistes, déjà en 1936 ils sévissaient ! Vous savez ceux que certains les appellent communément aujourd’hui les preneurs d’otages.

On peut constater que depuis plusieurs décennies, les gouvernements successifs en collaboration avec le patronat ont réussi à développer l’individualisme des citoyens et des travailleurs . Ils ont réussi à convaincre qu’un travailleur en grève, est une personne nuisible qui prend en otages les honnêtes salariés. Pourtant si l’on regarde la réalité en face, on s’aperçoit que depuis que les grèves sont plus difficiles à organiser, nos acquis sociaux fondent comme neige au soleil et ce n’est certainement pas fini.

Pour pasticher un ancien Président de la République je dirai que « nos acquis sociaux sont en train de brûler et nous nous regardons ailleurs ».

Si les travailleurs ne prennent pas la mesure de la gravité de la situation le réveil risque d’être douloureux. Quand ils auront démantelé notre Sécurité Sociale, quand il faudra sortir sa carte bancaire pour se faire soigner, quand il faudra payer plus de la moitié de son salaire pour se loger (ce qui déjà le cas pour certains aujourd’hui)…etc…etc..Il sera alors trop tard.

En 2022, contre la loi sur les retraites, les manifestations étaient certes très fortes, entre 1 et 2,5 millions de participants à chaque fois, mais si tous les travailleurs s’étaient transformés « en preneurs d’otages », les seuls otages auraient été les capitalistes et tous les valets qui les soutiennent et la loi retraites serait passée à coup sûr à la trappe.

Même aujourd’hui, les avancées du nouveau Front Populaire, ne doivent pas nous faire oublier que le seul front qui nous sera crédible c’est le Front de la lutte.

L’Histoire sociale de notre pays nous le prouve, tous les acquis sociaux ont été obtenus par la lutte et ont été grignotés par le patronat à chaque fois que les salariés se sont endormis.

Bonnes vacances tout de même et à la rentrée !

-//- Désiré -//-

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